Le principe est simple. Vous pouvez déclarer vos impôts sur Internet. En échange, on vous accorde une remise de 20 euros. L’Etat met donc en place un système (combien de millions dépensés ?) et oublie un simple point : Internet est devenu d’un usage très courant en France.
Résultat : système bloqué, annonce de délais supplémentaires, obligation de gérer les fausses rumeurs sur la possibilité finalement de répondre par papier avec une copie d’écran de problème technique…
L’Etat vous répondra qu’il a été victime de son succès. Le prestataire technique qui a accompagné la mise en place du système vous répondra que ce n’est pas de sa faute, c’est tout ce qu’il pouvait faire en regard du budget consenti… etc. Imaginez simplement qu’une enseigne commerciale invite ses prospects et clients à acheter sur le site Internet plutôt que par catalogue, avec remise d’une réduction de 20 euros (ce sera plutôt un bon d’achat de 20 euros du reste). Si l’enseigne commerciale avait géré son système comme l’a fait le ministère des finances, autant dire qu’elle aurait ou mis la clé sous la porte, ou au moins affronté un déficit d’image qui n’aurait pas ravi les actionnaires, voir conduit à la démission du comité exécutif.
Le ministère des finances aurait peut-être intérêt à confier la collecte des télé-déclarations à une société privée selon un modèle garantissant que chacun assume sa charge : rémunération fixe (mise en place du système à prix coûtant) + variable (20 euros par déclaration traitée…) + avec pénalités pour tout blocage du système empêchant l’accès au système dans les délais. L’Etat s’assure de continuer à faire ce pour quoi il existe (entre autres) : collecter l’impôt. Le prestataire a tout intérêt à motiver les citoyens à utiliser Internet (20 euros par déclarations) et à s’assurer que le système fonctionne correctement.