3/19/2012

Bruxelles, rien qu'une fois


En arrivant à Bruxelles par le train, tu te rends compte qu'il est Midi, quelle que soit l'heure. C'est quand même très cliché que la gare de Bruxelles s'appelle Midi. Moi, j'y peux rien je constate. 

Forcément, mon interlocuteur m'avait donné rendez-vous "rue de France". Pour une première en Belgique, tu te dis qu'il y a comme une ironie. Bon, bien entendu, aucun plan, aucune indication. Résultat, je sors de la gare par le mauvais côté et je me retrouve "rue d'Angleterre". Là forcément, tu te dis que c'est plus de l'ironie, c'est un gag. La veille du "big crunch" en plus. Bon, je trouve un autochtone, tout en espérant ne pas tomber sur un Flamand me prenant pour un francophone d'ici. Mais là, pour une fois, le fait que je n'aie pas d'accent me sers et je suis content d'être un francophone de là-bas dis. Et donc l'autochtone  m'indique que c'est de l'autre côté. Ah ben oui j'aurais dû me douter qu'en cherchant la rue de France depuis la rue d'Angleterre, c'est forcément à l'opposé. Tu imagines, tu mets la rue de France à côté de la rue d'Angleterre et tu es sûr que c'est le bordel. Quoiqu'il paraît que les Belges n'ont même pas besoin de ça pour jouer aux relations franco-anglaises. 

Donc, après avoir retraversé la gare dans l'autre sens - le bon, j'arrive bien rue de France où mon rendez-vous m'attendait. 

Ce dont je suis sûr désormais c'est qu'à Bruxelles, j'ai un bon accent, mais que c'est une ville bien au coeur de l'Europe, quoiqu'un  peu compliquée sur le plan géographique, et où la gare principale n'est quotidiennement à l'heure qu'une fois ! 

3/08/2012

J'ai mal à mon élection...


… et j'ai mal à mon pays. 

Paris Dec. 2011 Révolution citoyenneQu'est-ce qu'ils sont en train de nous faire ? Quel est l'intérêt de porter les échanges (on ne peut guère appeler cela du débat) sur des terrains comme l'insécurité sous toutes ses formes : sociales, civiles, professionnelles, gastronomiques… ? sur de la redistribution de rien du tout. De la redistribution de parts de dettes ouais. De la taxation en couches de niches à dormir dehors...etc. 

La classe politique est en train de nous faire rater un des virages les plus critiques de l'Histoire. Depuis 2002 l'Europe a commencé à mettre en oeuvre un plan de développement économique qui va bien au-delà des classiques politiques de relances, soutiens, ouvertures de marchés…etc. L'Europe s'est engagée dans la voie de l'après-pétrole et a inscrit sa feuille de route dans le cadre des 5 piliers définis par Athony Rifkin (La Troisième Révolution industrielle) : développement des énergies renouvelables (solaire, éolien hydraulique, biomasse), conversion de toutes surfaces utiles en tant que centrales de productions d'énergies, stockage de l'énergie avec la technologie des piles à hydrogènes, rénovation des des réseaux de distributions d'énergie sur le modèle de la distribution d'information sur Internet, développement des moyens de locomotion à base de moteurs à énergie propre (électrique et piles à hydrogène) avec raccordement au réseau de distribution "intelligent".  

A la lecture du livre d'Anthony Rifkin, on se surprend à découvrir ces initiatives européennes qui se développent avec une absence remarquable de la France (hormis Bouygues qui participe à quelques projets). Nous sommes tellement sclérosés dans notre auto-suffisance que nous n'avons même pas conscience des retards que nous accumulons et de la dépendance de plus en plus forte que nous allons devoir subir vis-à-vis de locomotives comme l'Allemagne (encore elle) qui a amorcé son virage depuis près d'une dizaine d'années désormais. Quand on nous vante le modèle allemand, c'est l'ancien modèle qu'on nous vante, celui des années 1990. Quand on nous parle de renégocier le pacte de stabilité budgétaire, on n'offre qu'un visage économique de l'Europe alors que c'est bien plus que cela. 

Le problème n'est même pas qu'on nous mente matin, midi et soir… Le problème est qu'on ne nous offre aucune perspective d'avenir alors que celle-ci est désormais inscrite depuis près d'une décennie dans toutes les initiatives de l'Europe. Le débat porte sur la meilleure manière maintenir sous perfusion un système social reposant sur une énergie fossile en perte de vitesse. Le débat n'est pas de savoir s'il reste des stocks de pétrole pour 15, 20, 50 ans. Le problème est qu'on sait que ces stocks s'épuisent et qu'il faut à peu près 50 ans pour qu'une révolution industrielle s'inscrive dans les faits (développement du train, développement de la voiture, développement des industries). Le problème est qu'aucun candidat ne fait la démonstration de comprendre le monde tel qu'il est devenu pour nous proposer une nouvelle voie. Nous en restons à débattre sur la meilleure manière de consolider la ligne Maginot. 

Les écologistes ont à disposition un vrai programme d'économie réaliste permettant d'aborder le développement durable autrement que par des problématiques de couleurs de poubelles et ils n'en font rien. La gauche a l'opportunité de proposer un vrai programme de développement redonnant du sens à la notion de capital social et elle n'en fait rien. La droite a l'opportunité de proposer un programme de redynamisation de l'économie en redistribuant les règles du jeu et elle n'en fait rien. 

J'ai vraiment mal à mon pays et j'ai vraiment mal à ma classe politique...