2/27/2006

La vie r êvée des îles

Je me sens concerné à double-titre par le message qui suit :
1 - le gendarme dont il est question est issu du Prytanée;
2 - lorsque la situation est inverse, nous avons le droit à des manifestations, des voitures brûlées, des remises en cause du comportement du Droit dans l'action... dans le cas présent, nous n'avons eu le droit qu'à de rapides entrefilets dans les journaux d'informations, un silence assourdissant de la part du gouvernement, alors que le comportement des protagonistes me semblent, plus que scandaleux et inhumains, révélateurs de fractures profondes, du déni de ce que représente la vie humaine. Si cela s'était produit dans un pays sous-développé, peut-être en aurions-nous parlé un peu plus en plaignant ces sociétés où la jungle fait force de loi.   


"Bonjour.


Il est des images de petits paradis tropicaux qui ne résistent pas à la réalité locale.


L'île de Saint-Martin (Guadeloupe) vient d'être touchée par un drame. Dimanche matin (12 février), alors qu'une patrouille de gendarmerie (2 personnes seulement) vient tenter de faire cesser une course sauvage de véhicules (run), Raphaël Clin, gendarme, est violemment percuté par un motard roulant à très vive allure. Alors qu'il agonise sur la route et que son collègue demande de l'aide à la quarantaine de "spectateurs" présents, personne n'intervient. Pire, les insultes fusent ... certains crient victoire, un gendarme est à terre ! La tension est telle que le second gendarme se saisit de l'arme de Raphaël, afin que personne ne puisse l'utiliser à son encontre.


A l'arrivée de l'ambulance, le personnel soignant qui prend en charge Raphaël est choqué par les propos qui se tiennent autour de la scène du drame : ils sont d'une violence inouïe. Des applaudissement se font même entendre. Une fois à l'hôpital, Stéphanie, l'épouse de Raphaël, doit supporter, en plus de l'immense douleur qui la frappe, les insultes et les cris de victoire des amis du motard (hospitalisé mais beaucoup moins sérieusement touché) qui continuent. Elle finira par entendre "On a tué un blanc" ...


Raphaël, polytraumatisé, succombe à ses blessures. Raphaël était mon ami.


Ce dramatique accident et la brutalité des scènes qui l'ont accompagné ne sont malheureusement que l'illustration extrême du climat local. Une partie de la population saint-martinoise entretient à l'égard de la population métropolitaine en général et des forces de l'ordre en particulier (symbole même de la métropole) une haine farouche. Cette haine porte un nom, c'est le racisme.


J'affirme que certains élus locaux portent une responsabilité dans cette état de fait. Le Maire de Saint-Martin ne s'est pas exprimé, alors même que la tension montait dès après le drame (insultes subies par les familles de la gendarmerie de Marigot par dessus les grilles qui entourent leurs appartements, discussions virulentes dans les écoles entre les enfants issus de la métropole et les saint-martinois de souche, .).  Hier mercredi, alors que la plupart des représentants locaux assistaient à la cérémonie militaire d'inhumation, il est symptomatique de constater que ce maire n'était même pas présent.


Pour la mémoire de Raphaël et pour soutenir le combat qui débute pour Stéphanie, son épouse, je vous serais reconnaissant de relayer ces informations qui révèlent l'état d'esprit et la mentalité qui règnent dans certaines îles des DOM-TOM.  Si vous souhaitez plus d'informations afin de mener votre propre investigation, je reste à votre disposition.


D'avance, je vous remercie.


Meilleures salutations.


Philippe Bouvier

Baie Orientale

97150 Saint-Martin"




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