Cela faisait un petit bout de temps que je n'avais rien écrit sur l'International. C'est Christophe (pour Christophe, vous avez le choix, soit vous allez voir www.bosphorenews.com, soit vous allez voir www.bgenvironnement.com) qui m'a rappelé à l'un de mes dadas en me signalant cet article du Figaro concernant Poutine. Poutine nous rappelle qu'un des grandes traditions russes, c'est celle du clown blanc. Celui qui fait toujours rire car il reste pincé et anachronique. Citation : "Bien sûr que je suis un pur et absolu démocrate ! La tragédie, c'est que je suis le seul pur démocrate au monde." Mais il y a plus drôle encore : "Depuis la mort de Gandhi, je n'ai personne à qui parler !" Là pour le coup, on comprendrait que Gandhi ressucite et aille lui foutre son poing dans la gueule ! Pour ma part, j'excuserais volontiers cette entorse au dogme gandhien de non violence absolue...
Ceci étant, le moins drôle dans cet interview, ce sont les coulisses, avec les commentaires de Pierre Rousselin, directeur adjoint de la rédaction du Figaro. Notamment lorsqu'il nous explique que les phrases que je vous ai citées ne correspondent pas à une profonde conviction de la part de M. Poutine lorsqu'il les prononce; de même qu'on sent bien qu'il ne s'attend pas à être crû.
C'est assez dérangeant il me semble que cette explication donnée sous forme vidéo ne puisse être lue des "offline" - ceux qui ne lisent pas Le Figaro sur Internet. Encore une bien belle boulette de journaliste qui relaie une interview sans profonde analyses, sans remettre en cause lors de l'interview les élucubrations de M. Poutine. Plus qu'une boulette, une faute probablement.
Associé au clown blanc, il y a bien sûr toujours l'Auguste. Vous me voyez venir. C'est donc M. Bush qui se charge de ce rôle avec une visite européenne où il va féliciter les jeunes démocraties de l'Europe de l'Est, expliquer que les Etats-Unis ont durci le ton avec le Soudan concernant le Darfour (tandis qu'il n'évoquera sûrement pas les bombardements d'hier sur la Somalie), et nous proposer une solution pour le problème de la gestion de la dégradation de l'environnement : "Washington propose une conférence des quinze pays les plus pollueurs de
la planète, qui se mettraient d'accord sur des objectifs « souhaitables », mais non contraignants, de réduction des émissions nocives, « adaptés à leur économie et à leur situation politique. »". Selon un postulat qui laisse augurer d'un intérêt évident pour la négociation : « si vous voulez que les États-Unis participent activement, c'est la meilleure façon de procéder ».
Il y aurait sûrement matière à réflexion pour dégager les Américains du sol européen concernant leur projet de bouclier anti-missiles, imposer via l'ONU puis l'OMC une sur-taxe pour les produits des pays ne respectant pas des normes évitant de poursuivre la destruction de la planète (Jacques, si tu m'entends, je compte sur toi pour leur bouger le c... à l'ONU), accélérer le développement des énergies renouvelables afin d'éviter toute discussion gazeuse avec la Russie (dans le même temps, si on pouvait éviter d'accepter le déversement des malettes deliquides dans le sud de la France, cela conduirait peut-être les nouveaux riches russes à commencer par se payer des leçons d'éducation et de savoir-vivre).
Je ne vois pas au nom de quoi l'Europe se laisse imposer des schémas par un couple de Clowns.
Je vous le dis, avec ces deux-là, si on passe 2008, l'Humanité aura fait un grand bond en avant.
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