9/01/2007

La rentr ée d ' Am élie

Ni d'Eve ni d'AdamN'ayant sincèrement pas le temps de lire les 727 nouvelles parutions de la renrée littéraire - quand on parle de crise de l'édition, je me demande s'il est vraiment utile d'imprimer autant..., je reste toutefois attaché aux nouveaux livres d'Amélie Nothomb qui depuis Hygiène de l'assassin continue, régulièrement, à développer son oeuvre.

Avec Ni d'Eve, ni d'Adam, Amélie nous remmène au Japon où elle a grandi jusqu'à l'âge de 5 ans et où elle est retournée lors de ses 20 ans. Cela lui avait permis de nous offrir Stupeur et Tremblements où l'on découvrait l'enfer de l'entreprise et la capacité d'Amélie d'accepter avec délices l'humiliation, peut-être pour mieux s'élever du reste... Nous retournons donc au Japon, un peu avant la période de Stupeur et tremblements pour découvrir une histoire d'amour simple, mais bien entendu un peu décalée par le caractère propre d'Amélie, mais également par les différences culturelles entre un Japonais et une Belge francophone. Les Américains ont Sofia Coppola avec "Lost in translation". Nous avons mieux, nous avons Amélie, qui en est tout de même (mallicieusement) consciente : "on ne dira jamais assez combien je me suis dévouée pour la littérature française." Si ce n'est pas un sésame pour entrer un jour sous la Coupole ! A ce sujet, avec la disparition de Pierre Messmer, nos chers Académiciens ne sont actuellement plus que 33, pour une capacité de 40 sièges. Etonnant cette dichotomie croissante entre d'un côté une inflation du nombre de livres édités chaque année, et le rythme de la Coupole qui a du mal à se maintenir à son plein potentiel d'immortels.

Peut-être est-ce lié au sujet, c'est une histoire d'amour après tout, mais il me semble qu'Amélie est moins fougueuse que dans ses romans précédents. Elle mûrit, sûrement. Mais son style est toujours aussi précis et tranchant à l'image de ce katana qu'elle tient entre ses doigts sur la photo de couverture.
"Rinri m'emmena jusqu'au rivage le plus au nord.
- Tu vois là-bas ? dit-il en pointant l'horizon marin. On devine Vladivostok.
J'admirai son imagination. Mais il avait raison : la seule terre pensable derrière ces nuages carcéraux était la Sibérie."

"Derrière ces nuages carcéraux était la Sibérie". Comment peut-on faire aussi concis pour décrire et faire comprendre une situation ?



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