J'ai fait mon lycée au Prytanée. Internat (le dortoir de plus de 100 lits...), apprentissage de l'indépendance, la vie déguisée en treillis (explication probable de mon incapacité à ne pas finir un repas sans faire une tâche de sauce quelque part...), des études sérieuses et des moments de décompression intenses, voire délirants. Des conneries, seul ou en groupe (mais souvent en groupe) que l'on ne peut raconter si on n'a pas connu cette ambiance un peu particulière (la fameuse loi du "pas vu, pas pris")... Cette complicité du groupe à ne jamais rien lâcher à l'Autorité. J'irais même jusqu'à dire l'apprentissage à savoir se dresser contre l'Autorité (dans le respect des règles de bienséance cela va de soi). Un réseau d'Anciens avec qui le contact humain s'établit toujours simplement, car nous connaissons nos racines et savons quelles sont nos valeurs communes. Un réseau qui est en train de s'enrichir des parcours professionnels des uns et des autres. Un réseau à qui il ne manque pas grand chose pour être plus qu'un simple moyen d'échanger nos souvenirs, mais de construire l'avenir... Bref, une école qui marque.
D'ailleurs, puisque vous êtes sage, voici une compilation faite par les élèves qui étaient en terminale en 2005. Je vous jure, 20 ans après mon passage, je m'y retrouve :
Si je vous dis tout ça, c'est pour vous faire comprendre la surprise que j'ai eu durant ma semaine antillaise à l'occasion des fêtes de Noël. L'appartement que nous avons loué comportait une bibliothèque faite de nombreux ouvrages à l'eau de rose (Danielle Steel and Co.). J'ai porté mon choix sur le seul ouvrage sérieux disponible : La favorite du grand turc dans la collection des Brigades Mondaines (Ah, je vous intéresse là tout d'un coup). Et là, autant vous dire que je me suis dit qu'il y a quand même des hasards dans la vie qui peuvent être parfois très suprenants. Il se trouve que le tueur macchiavélique de cet ouvrage n'est autre qu'un ancien élève du Prytanée. L'auteur insiste du reste sur ce point pour expliquer le profil psychologique de son grand pervers d'homme d'affaires cultivé, érudit et polyglotte, qui trucide des jeunes filles en reproduisant les récits des supplices que faisait subir un Sultan turc aux femmes de son harem. J'en suis resté coi !
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