Respectant son rythme, Amélie Nothomb nous livre ici un angle autobiographique couvrant la période de l'enfance et pour partie de l'adolescence. Comme le titre l'indique la faim est le fil conducteur. Mais pas seulement la faim physique. La faim de découverte, de curiosité, de l'esprit, des cultures. Avec en guise d'introduction un premier chapitre consacré aux îles Vanuatu tout à fait étonnant, qui me conforte dans mon idée que la satiété facile ne produit rien de bon. Ceux qui sont toujours en train de quémander des financements supplémentaires pour soit disant pouvoir assurer leurs tâches devraient y trouver une bonne source d'inspiration et de réflexions.
Comme d'habitude, c'est bien écrit, riche en vocabulaire, entraînant, instructif, vif, drôle... On suit donc Amélie dans ses pérégrinations familiales diplomatiques du fait du métier de son père. Japon, Chine, Etats-Unis, Bangladesh. Autant d'univers différents présentés à travers les yeux d'une enfant un peu en avance sur son temps, sur son âge, douée d'une faculté de mémoire, d'analyse et d'acuité hors norme. Faire le constat à 7 ans qu'on a déjà tout vécu, cela peut déstabiliser, mais je comprends.
Pour ma part, je m'attache de plus en plus à cet auteur.