OK, la blague de titre est sûrement un peu pourrie et réchauffée, mais pour le cas où personne ne l'aurait faite, je ne pouvais la manquer.
Or donc, après la crise de 2008 et déjà quelques temps auparavant les Français avaient fait oeuvre de proposition universelle et d'adoration taxophilique (oui, l'Homme politique français est taxophile) en proposant de taxer les transactions financières. Certes l'idée est alléchante et il n'y a guère que les Français pour s'attaquer à ce genre de propositions. Qui d'autres ne pouvaient pas ne pas envisager de trouver une taxe indolore, impersonnelle et représentant un magot permettant de sauver le tiers monde ?
Comme par ailleurs, l'argent qui circule est forcément porteur de valeurs avilissant l'Homme, il semblait naturel de mettre à l'amende ces mouvements financiers incontrôlés.
La fameuse Taxe Tobin apparue en 1972, et mise au goût du jour, va résoudre nos problèmes... mais la situation de 1972 n'est plus la même qu'aujourd'hui et l'idée originelle de modérer la volatilité des taux de change en taxant les transactions monétaires risque de se perdre dans les traverses du surréalisme financier.
Ce qui étonne dans cette approche c'est que personne ne soulève la problématique de savoir ce que l'on va taxer. Abordé autrement, est-ce qu'il ne serait pas malsain de taxer un flux nauséabond et ainsi le blanchir ? Si la Finance avilit l'équilibre planétaire, ce n'est pas tant parce que l'argent circule que parce que plus personne ne comprend pourquoi et pour qui cet argent circule. A grands renforts de discours volontaristes, les politiques se sont targués en 2008 qu'ils allaient remettre des règles de bon fonctionnement car c'était au Politique qu'il appartenait d'établir les règles de bonne conduite. Mais comme les Politiques sont plutôt mauvais en matière économique, ils se sont rabattus sur ce qu'ils maîtrisent le mieux. Tirer profit en taxant.
Quitte à mettre en place un système pervers s'accommodant de fonctionnements hors normes pourvu que ça rapporte. L'argent n'a pas d'odeur dit-on, mais là ça pue un peu.