6/05/2006

Lyc ée à encadrement militaire... tiens, tiens...

A l'annonce de Ségolène Royal de placer "au premier acte de délinquance", dans "des établissements à encadrement militaire", les jeunes à compter de l'âge de 16 ans, je n'ai pu m'empêcher de repenser à mes années de lycée. J'ai fait le lycée militaire de La Flèche de ma seconde à la terminale. Etais-je un délinquant pour me retrouver là-bas ? Je vais vous dire : non seulement, j'ai voulu y aller, mais en plus il a fallu que je passe un concours pour y entrer - et sacrifier du reste mes vacances de Pâques à l'époque pour boucler dès la fin avril le programme de maths de 3ème...

On accuse régulièrement les lycées militaires d'être des centres de formations pour apprentis fachos, un système fermé qui perpétuerait une espèce d'oligarchie en France. Pour ma part, je n'ai rien vu de tout cela, et quand je croise mes camarades anciens de cette école, je me rends compte de la richesse humaine que cela a produit. Egalement de la diversité des parcours : j'en connais qui sont DG, d'autres - de plus en plus d'ailleurs, entrepreneurs. Je connais même un magicien... D'ailleurs, à y regarder de plus près, je me suis aperçu que bon nombre des anciens étaient restés rebelles au système. Paradoxal, non ? En fait, l'encadrement militaire peut avoir du bon à l'adolescence pour justement permettre de clairement identifier les lignes jaunes. Après, quand on a 15 ans et qu'on a envie de refaire le monde, on passe son temps à les tester ces fameuses lignes jaunes; mais toujours selon la règle "pas vu, pas pris / pris, j'assume". Et il semblerait que cela reste. Bon nombre des anciens que j'ai croisés m'ont dit en préambule de discussions : "tu sais, mon parcours est un peu atypique..." Pas de soucis, on est beaucoup dans ce cas-là. Les points communs : un haut niveau d'intégrité, un engagement dans l'action, le respect des règles justes... que ces critères ne soient pas respectés, et beaucoup n'hésitent pas à claquer la porte. Du coup, des vies faites de choix assumés.

Mais, ne nous trompons pas non plus de sujet. Si l'encadrement militaire, et ses règles binairement claires, peuvent y être pour quelque chose dans la réussite aux examens et concours, le vrai plus de ces écoles résident toutefois ailleurs, dans l'encadrement du corps professoral et dans le rythme scolaire qui respecte les programmes.

Allez les Ñass, aux commentaires !

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8 commentaires:

Amaury a dit…

Ségolène à du entendre récemment que c'est dans les vieux pots qu'on fait la meilleure soupe (dans laquelle aucun ancien ne crache à ma connaissance). Au moins elle reprend une idée qui a fait ses preuves : 400 ans de tests ça commence à suffire pour la valider. En ce qui me concerne j'en garde un souvenir impérissable.
En plus de la ligne jaune dont tu parles, il faut ajouter le mot 'cohésion' dont on parlait tant là-bas. C'est une bonne idée d'apprendre à ne pas se tirer dans les pattes et j'en connais beaucoup (non Ñass) qui auraient bien besoin d'y réfléchir.
Sinon c'est quand le pot des anciens en juin ? ;o)

Frogita a dit…

Que de souvenirs...
Petit bémol quant à se vanter du taux de réussite... n'oublions qu'il y avait (a?) un concours pour y rentrer qui filtrait déjà.
Ensuite assoir son autorité sur une bande de volontaires c'est autre chose que forcer quelqu'un à y aller.
Et puis bon on avait quand meme la belle vie (rapport aux infrastructures), donc si ça devait etre comparable aux inepties de Ségo, je ne suis pas sure que ça redresserait tout ce petit monde...
Maintenant, à la dure avec des types qui t'aboient des ordres et te considèrent comme pas grand chose pour te remettre dans le droit chemin... why not..

Amaury a dit…

Une chose est sûre : il va y avoir des cheveux blancs sous les képis avant peu :oD

jbp a dit…

@Frogita : justement, je pense que le succès est plus lié à l'environnement qu'à l'encadrement militaire. C'est un plus, mais ça ne fait pas tout. Je ne suis pas certain que limiter ce concept à cette histoire d'encadrement soit la meilleure solution. En plus, Ségo propose donc un système qui va battre en brèche le brassage social.
@Amaury : c'est sûr que comme ça, l'évolution du format des armées, ça va être sport.

jbp a dit…

@Frogita : justement, je pense que le succès est plus lié à l'environnement qu'à l'encadrement militaire. C'est un plus, mais ça ne fait pas tout. Je ne suis pas certain que limiter ce concept à cette histoire d'encadrement soit la meilleure solution. En plus, Ségo propose donc un système qui va battre en brèche le brassage social.
@Amaury : c'est sûr que comme ça, l'évolution du format des armées, ça va être sport.

Amaury a dit…

Je me vois bien dans quelques années annoncer tout fier que je suis Ñass et entendre pour réponse que je suis un "délinquant de Ségo"...
Et quand je ferai remarquer que j'étais au Bahut bien avant qu'elle n'ait cette idée, on me dira que je suis le délinquant qui la lui a soufflée.
Je crains un peu l'amalgame.
Rappelle moi lundi de demander à notre président ce qu'il en pense.

Philippe a dit…

"D'ailleurs, à y regarder de plus près, je me suis aperçu que bon nombre des anciens étaient restés rebelles au système"
J'avoue que cette phrase me laisse perplexe.

Brandon a dit…

je suis un passionné de l'armée (plus particulierement de la legion etrangere)...est-ce difficile les concours pour rentrer dans cette fameuse ecole que j'entends parler si souvent???merci
P.B