10/27/2007

Etats-Unis / Iran : quelques points de rep ères

Fareed Zakaria présente cette semaine dans Newsweek quelques points de repères intéressants en ce qui concerne l'hystérie américaine à propos de l'Iran :

- L'Iran a une économie de la taille de la Finlande et un budget militaire de près de 4,8 milliards de dollars. Les Etats-Unis ont une économie 68 fois supérieure et un budget militaire 110 fois plu simportant
- L'Iran n'a envahi aucun pays depuis le 18ème siècle
- Lorsque Khatami était président, tous les analystes expliquaient que le vrai pouvoir était dans les mains du guide suprême (Ayatollah Ali Khamenei). Maintenant que c'est Ahmadinejad qi est président, on nous explique que cette situation n'est plus vraie.
- Dans les arguments tous plus irrationnels les uns que les autres, on trouve Norman Podhoretz (conseiller de Bush sur ce sujet) qui explique que l'Iran cherche à établir un nouvel ordre religio-politico islamofasciste (rien que ça !). On trouve également Giuliani qui explique qu'à l'époque de la guerre froide, au moins l'Union soviétique et la Chine présentait des signes de rationalité...
- Les Etats-Unis n'ont aucun diplomate en Iran depuis 30 ans, les contacts de haut niveau ont été inexistants, les contacts avec la société civile iranienne également... Les Etats-Unis n'ont aucune connaissance de ce qu'est l'Iran
- Les rares contacts Etats-Unis / Iran de ces dernières années remontent aux négociations dans le cadre des derniers jours de guerre en Afghanistan. Il se trouve que la diplomatie iranienne a été d'une aide précieuse pour finaliser les négociations, que de spropositions ont été faites à cette occasion par l'Iran pour développer les contacts avec les Etats-Unis (discuter, c'est déjà amorcer une possibilité de solution...). Donald Rumsfeld n'en a eu cure (encore un argument à sa charge dans le dossier que ne manquera pas de lui intenter l'Histoire).

Il ne s'agit pas de dire que les Gentils sont les Iraniens et les méchants les Américains. Le problème est que quand les relations internationales sont guidées par des préjugés de comptoirs, il devient impossible d'envisager quelques progrès. Il faut garder à l'esprit que les conseillers américains qui ont voix au chapitre et l'oreille de l'exécutif américain sont complètement déconnectés de la réalité. Cela ne peut rendre optimiste, sauf à espérer que les Iraniens sauront patienter jusqu'en novembre 2008 pour disposer d'interlocuteurs compétents, s'il en existe.





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