11/01/2007

Le probl ème de l ' ADN

Le problème de l'ADN n'est pas tant l'histoire que l'on nous raconte au sujet de la solution efficace pour permettre aux immigrés de pouvoir justifier des attaches familiales dans le cadre de demandes de rapprochement. A ce sujet, l'argumentaire déroulé et d'autres par Yves Jego l'autre soir chez Ardisson sur ces familles qui ont leurs enfants qui sont tous seuls dans des pays en guerre, avec les jusitificatifs d'état civil qui ont forcément disparu et pour qui l'ADN est la solution miracle, ressemble vraiment à de la poudre de perlimpinpin. Mais la ficelle est tellement grosse que personne ne relève.

C'est surtout que l'utilisation de l'ADN, tant qu'elle reste cantonnée à du fichage a posteriori de délit dans le cadre de procédures judicaires visant à se prémunir de récidives est admissible. En ce cas, l'ADN n'est utilisée que comme une super empreinte digitale qui ne souffre pas la contestation. Dans le cas présent de la loi, le sujet est autre. Même si pour l'instant, les discussions parlementaires ont réduit l'utilisation de cette méthode à du volontariat, il n'en reste pas moins que l'on introduit dans la législation un dispositif qui utilise un processus identitaire dont les possibilités vont bien au-delà de la simple identification unique d'un citoyen. Avec l'ADN, ce sont des données prédictives qui entrent en jeu.

Du côté de la médecine, on cherche à remonter au plus fin dans l'analyse de l'ADN pour détecter au plus tôt les agencements génétiques qui pourraient révéler des prédispositions à des maladies, malformations...etc. Si de l'autre côté, les politiques introduisent l'ADN comme une donnée pouvant être utilisée dans le cadre de la législation, on peut s'inquiéter qu'à un moment donné, il ne manque plus grand chose pour associer légalement les deux. Et c'est la porte ouverte aux banques, aux assurances... qui pourront à terme s'appuyer sur ces dispositifs pour exiger de leurs clients qu'ils se soumettent à des analyses ADN pour justifier des conditions qu'on leur fera.  On pourra toujours laisser le volontariat, mais ceux qui n'accepteront pas n'auront pas les conditions les plus intéressantes. De même que ceux qui n'auront pas les résultats les meilleurs n'auront pas non plus les conditions les meilleures.

C'est typiquement le genre de sujets où l'absence d'opposition politique actuellement en France fait défaut: pour recadrer le débat, pour aller au-delà des fausses problématiques conjoncturelles, pour inscrire le débat dans la durée.


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