Je suis toujours mitigé face à la séquence Journal People de Yann Barthes sur Canal+ au Grand Journal. Certaines fois, je le trouve facile, trop facile. C'est si facile de faire un bon mot sur une photo pourrie prise au mauvais moment, dans un mauvais angle. C'est si facile d'aller filmer les people pourris qui ne demandent que ça pour ensuite jouer les distanciés. Et puis parfois, je me prends au jeu et j'adore quand il tourne en dérision et relativise l'hystérie qui peut s'emparer de ces fans décérébrés, de ces people qui pourraient sponsoriser sans difficultés une marque de melon s'il en existait une.
Yann Barthes, je l'imagine bien au collège... Il n'est pas au dernier rang. Il est au milieu de la classe. Il est pote avec les balaises de la classe, parce qu'il les fait rire. C'est lui qui fait les coups que les profs ou le direction d'école ne peuvent imaginer venir de la part d'un bon élève. Les mères de famille lui confient leurs filles les yeux fermés. Il allume des feux par là, fait porter le chapeau à d'autres, allume un contre-feu par ici. Il s'amuse, sournoisement, pendant que tout le monde s'écharpe autour de lui...
Oui, mais là, Yann, le coup de Cindy Sander. Je pense que tu peux aller donner des leçons à tous ces prétentieux marketeurs qui parlent de buzz. Sur le plan technique, c'est la perfection même cette opération. Arriver à faire monter la mayonnaise pour imposer à M6 d'inviter cette personne, qui abuse du mot artiste, en tant qu'invité de l'émission pour laquelle elle s'est faite éliminer aux pré-sélections. Déclencher une hystérie qui risque de nous assourdir de Papillons de nuit tout au long de l'été. Parvenir à ce qu'une maison de disques, dans un secteur en hémorragie économique - rappelons le, la signe. Je ne parlerai pas des suites de cette affaire : émission de télé-réalité, boutique en ligne... je ne m'en remets toujours pas. Du grand art, donc !
Mais, maintenant faut arrêter. Il paraîtrait (Oh, mon dieu !) qu'on risque de la voir nue dans Newlook. L'affaire est sérieuse, puisque c'est Morandini qui en parle.
Alors, Yann, je t'en conjure, présente tes excuses. Explique que c'était juste un projet sournois pour foutre la merde auprès de la production de la Nouvelle Star, qu'il ne s'agissait pas que cela prenne les proportions actuelles, que tu regrettes bien entendu et que tu invites les Français à se remettre au travail.