10/03/2010

Belles ou moches, elles motivent

L'eau,et la piscine en particulier, embellit les femmes. Non pas que ce soit bon pour leur corps, ça c'est leur problème, mais parce que la piscine a tendance à améliorer les formes. En fait, ça déforme les formes, mais dans une déformation positive. Ou alors, c'est mes lunettes. En même temps, si c'est juste les lunettes, Afflelou, le prochain truc qu'il devrait inventer c'est des lunettes de piscine pour voir dans la rue, comme dans une piscine. Je vais pas me replonger dans mes cours de physique, mais il doit y avoir un truc d'ondes réfractaires qui ne retiennent que cet qui est potable. Ce qui est pratique quand il s'agit de flotte. 

Bon ceci étant la physique aquatique a tout de même ses limites et quand c'est moche, flasque, gros et lipidineux, t'as beau mettre de l'eau chlorée autour et des lunettes de piscine qu'Afflelou t'a envoyé en avant-première parce qu'il a compris que t'es un nageur influent, et ben y a un moment ça se voit que c'est pas possible. 

Or donc, quand vous nagez, deux lièvres s'offrent à vous. Le canon, voire le canon arrangé qui concerne celles dont l'environnement arrange tout. Et le boudin (ou la bouée, si votre humeur du jour est plutôt portée à dériver dans l'eau). Finalement, que ce soit l'un ou l'autre, le principe est que la motivation à se dépasser est la même. Pour le premier type de lièvre du genre canon, vous nagez forcément un peu plus vite que lui car votre lièvre il est quand même du genre féminin et que des Manaudou hors club c'est quand même assez rare. Donc, vous nagez un peu plus vite car ça serait un peu louche que vous passiez votre temps tel un remora à une longueur de son séant qui n'arrête pas d'onduler au rythme de deux globes fermes mais mobiles... enfin, bon, ça serait louche. Donc, dans ce cas-là, le principe c'est de dépasser votre muse aquatique de sorte à devoir accélérer encore et encore pour reprendre la longueur d'avance qui vous la fait perdre de vue. En même temps, si vous tombez sur Manaudou, normalement, c'est elle qui fera l'effort pour vous, de vous dépasser j'entends. Faites un schéma  ce sera plus clair. Concernant le deuxième lièvre du genre boudin, ou bouée, et ben pareil, sauf que là vous avez tendance à accélérer pour que cela sorte de votre champ de vision. 

N'y pensez pas trop quand même lors de l'effort, ça a tendance à faire sourire ou pire, rire, et là, c'est la tasse assurée. 


8/09/2010

Biographie de la faim - Amélie Nothomb

Biographie de la faim  Respectant son rythme, Amélie Nothomb nous livre ici un angle autobiographique couvrant la période de l'enfance et pour partie de l'adolescence. Comme le titre l'indique la faim est le fil conducteur. Mais pas seulement la faim physique. La faim de découverte, de curiosité, de l'esprit, des cultures. Avec en guise d'introduction un premier chapitre consacré aux îles Vanuatu tout à fait étonnant, qui me conforte dans mon idée que la satiété facile ne produit rien de bon. Ceux qui sont toujours en train de quémander des financements supplémentaires pour soit disant pouvoir assurer leurs tâches devraient y trouver une bonne source d'inspiration et de réflexions.

Comme d'habitude, c'est bien écrit, riche en vocabulaire, entraînant, instructif, vif, drôle... On suit donc Amélie dans ses pérégrinations familiales diplomatiques du fait du métier de son père. Japon, Chine, Etats-Unis, Bangladesh. Autant d'univers différents présentés à travers les yeux d'une enfant un peu en avance sur son temps, sur son âge, douée d'une faculté de mémoire, d'analyse et d'acuité hors norme. Faire le constat à 7 ans qu'on a déjà tout vécu, cela peut déstabiliser, mais je comprends. 

Pour ma part, je m'attache de plus en plus à cet auteur.  


4/13/2010

Les Zoumains

Nous avons découvert lors de notre dernière odyssée d'exploration dans la galaxie du Cenfaure, une planète en tout point similaire à notre bonne vieille Terre excepté que ses habitants, les Zoumains, semblent fonctionner, par une espèce d'ironie caustique du Grand Créateur cosmique, sur un système de valeurs en tous points opposés au nôtre. Comme une sorte de miroir permettant de préserver le grand équilibre intersidéral. 

Chez les Zoumains, il est ainsi interdit de dire la vérité. Il est obligatoire de mentir. Dire la vérité, selon eux, correspond à décrire la réalité telle qu'elle est. Autrement dit, cela revient à figer ce qui est, à créer de l'immobilisme. Chaque réponse de Zoumain est ainsi une invitation à l'interprétation dont il faut bien comprendre les codes pour être à même de saisir les nuances permettant de faire la part des choses entre ce qui relève de l'anti-réponse pure et simple, de ce qui constitue une invitation à développer l'imaginaire et ainsi permettre à l'innovation de progresser. 

Chez les Zoumains, il est bien vu de tuer son prochain dès lors que ce dernier constitue un handicap pour la société. Le faible ou le non-conforme, le marginal n'a pas sa place car il est freine la dynamique générale de la société qui cherche à avancer le plaus rapidement et le plus efficacement possible. Nombre d'affrontements ont lieu, qui produisent toutefois rarement des morts définitives, étant donné que ceux qui survivent sont globalement du même acabit. Vous l'aurez compris, les Zoumains sont des forces de la nature, comparés à nous autres, Terriens. 

Chez les Zoumains, la notion de respect du prochain est donc absente. Le respect de son prochain implique un échange afin de comprendre les forces et faiblesses. Cela demande des échanges qui ne visent qu'à mieux connaître l'autre. C'est sans fondement chez les Zoumains qui considèrent par défaut être communs. Si tel n'est pas le cas, l'affrontement n'est pas loin dès lors qu'une différence de faiblesse est identifiée. 

Chez les Zoumains, la notion de propriété est absente. Il ne s'agit toutefois pas de partage communautaire comme nous pouvons le rencontrer (de moins en moins je vous le concède) chez certaines tribus terriennes. Le Zoumain se sent une obligation de déposséder son prochain et d'accumuler un maximum de biens appartenant à autrui. L'accumulation à outrance est ce qui permet par certains côtés de définir un équivalent de notre statut social permettant de distinguer des classes d'appartenance entre les humains. Mais cette notion de classe est là-encore un non sens chez les Zoumains qui visent globalement à l'homogénéité. Le simple fait que tout le monde se sente propriétaire de toute chose provoque au final une moyenne de possession qui répartit finalement plutôt mieux les choses que chez nous autres Terriens. Chaque objet est ainsi soumis à un mouvement permanent empêchant toute accumulation dépréciative. 

On pourrait croire à la lecture de ce récit que c'est inconcevable, mais je vous assure que tout cela est bien vrai, pour l'avoir vu de mes yeux et avoir eu l'opportunité de passer un peu de temps auprès des Zoumains. Tout cela procède d'une variante de ce que nous appelons l'équilibre des forces, mais dont la polarité est inverse de la nôtre. 




3/08/2010

Joseph Kessel - L'heure des châtiments

C'était en 2009, les 30 ans de commémoration de la mort de Joseph Kessel. A cette occasion, les éditions Tallandier publient une collection, sous la direction de Jean-Claude Zylberstein, qui reprend les articles publiés par Joseph Kessel en sa qualité de journaliste. 

L'Heure des châtiments couvre la période qui va de 1938 à 1945. Il y a la guerre civile en Espagne, le début de la Guerre, la débâcle française, la résistance, la victoire, le jugement de Pétain et Nuremberg. 

La qualité d'écriture de Joseph Kessel est une chose rare. Outre sa qualité de savoir où il doit être au moment où c'est le plus nécessaire (Madrid, Rethel, Dunkerque, Marseille, Londres...etc.) - ce qui en soi est déjà un avantage certain sur le commun des journalistes, il sait par ailleurs raconter le détail qui permet de comprendre la globalité d'une situation. C'est à chaque fois un geste, un fait, une couleur, une parole... qui permet de saisir l'atmosphère dans son ensemble, sa perspective présente et historique. Comme si en chaque situation, un point particulier cristallisait la globalité et qu'en mettant en relief ce point on permettait de saisir le tout. Sans talent, nous nous retrouverions avec une collection de faits divers comme le font la plupart des journalistes... 

Et on se prend à rêver, ou à regretter, de ne connaître personne de ce calibre à notre époque... 


Suite Française - Irène Nemirovsky

Suite française d'Irène Nemirovsky raconte l'exode en 1939. Pour cela, Irène Nemirovsky propose un kaléïdoscope de personnages, de différentes couches sociales, qui pour certains vont se croiser. Ce n'est pas un "roman" historique qui analyse les événements. Simplement un récit, des récits, de la vie de tous les jours en cette période. Simple et efficace. 

Dans une deuxième partie, Irène Nemirovsky traite de l'occupation à travers la vie d'un petit village de campagne où cantonne une garnison allemande. Les hommes sont absents (morts ou prisonniers). Les Allemands logent chez l'habitant. Tout cela crée une promiscuité particulière, partagée entre le patriotisme et l'humain. Troublant. 

Par delà la qualité de l'écriture qui permet de mieux saisir les paradoxes et la complexité de cette époque, ce qui est le plus surprenant dans cet ouvrage sont les notes d'accompagnements du roman. La fin de l'ouvrage comporte en effet les notes personnelles d'Irène Nemirovsky qui construit son livre dans le quotidien de cette période. Cela donne d'autant plus de forces et de valeurs à sa capacité de recul et de clairvoyance. La toute dernière partie du livre reprend les correspondances échangées entre Irène, sa maison d'édition, son mari alors qu'elle est arrêtée et déportée en juillet 1942... 


2/24/2010

Constructif

Ah non, mais ça, vraiment j'te jure ! C'est pas possible ! C'est toujours la même chose. De toute façon, un jour, si ça continue comme ça va, ça va péter. Et plus tôt qu'on'n croit ! 


2/23/2010

SAV SFR #1

- Bonjour, j'ai un problème avec mon accès internet qui a des lenteurs très exagérées. 

- (après les vérifications d'usage) Bonjour, je regarde. (Il regarde... clic,clic,clic..). Non monsieur, tout est normal. Vous avez même un débit supérieur à votre offre. 

- Ah ? Bon, tout va bien alors... 

- vous utilisez quel navigateur ? Firefox ? 

- Oui monsieur. Mais vous ne pensez pas que cela peut provenir de la Box, genre le débit est correct jusqu'à la box puis il y a une perte dans le wifi ? 

- ça se peut monsieur. N'hésitez pas à redémarrer votre box. 

- ... (ben, tiens, comme si je t'avais attendu pour faire ça) 

- Nous allons procéder à quelques opérations. Vous allez dans "Outils" / Options / Avancées / Réseau... et vous cliquez sur "vider le cache". Puis... 

- Attendez, c'est bon, ça je connais un peu. Vous pensez qu'en vidant les caches et les cookies, ça va me redonner un débit correct ? 

- ça se peut, monsieur... Sinon, n'hésitez pas à utiliser Safari 

- (non, mais il me prend vraiment pour une buse) D'accord, je vais faire ça. Allez, au revoir. 


Bon, vous vous doutez bien que rien n'est réglé... 


1/11/2010

Locataire squatteur indésirable

Même si c'est insupportable, je ne peux pas l'expulser en ce moment. Pas avec le froid qu'il fait. Déjà, la loi est de son côté en ce qui concerne les expulsions. Il faut que j'attende le mois de mars il me semble. Ceci étant, la loi ne l'autorise pas non plus à squatter impunément cette partie de logement qui m'appartient et dont, après tout, je peux jouir comme bon me semble. Comme je déteste les procédures juridiques ou administratives, je suis épuisé d'avance de me lancer dans une telle démarche. Elle doit le savoir, inconsciemment. Elle est perfide.

Ajoutez à cela le fait qu'elle est somme toute assez répugnante. Non pas que j'attache grande importance à l'apparence physique pour juger autrui, mais là il faut bien reconnaître que l'objectivité des canons de la beauté ne peut que m'accorder un crédit de bon sens. Elle est hideuse. Elle est moche. J'essaie bien de lui rendre la vie impossible en allant chercher de temps en temps des affaires à moi, à n'importe quelle heure, sans prévenir. J'allume la lumière et je la vois. Imperturbable, elle me regarde de ses deux petits yeux noirs de jais, le regard mauvais. Comme pour s'amuser, de temps en temps, elle déploie ses longues pattes et fait mine de bouger. J'avoue battre en retraite assez vite. J'éteins. Je sors. Mais tu ne perds rien pour attendre.

Dès qu'il fera un peu meilleur, je prendrai sur moi de devenir hargneux et sans pitié. Ou elle capitulera et s'enfuira sans autre forme de procès, ou je suis prêt à la tuer.  Oui, je sais que vous allez me juger. Mais vous m'amusez avec vos grands discours moraux et humanistes. Toujours facile de se mettre à la place des autres en préjugeant de ce que l'on fera dans telle ou telle situation. Ah, ça, par contre, quand vous êtes dedans, on entend plus une mouche qui vole. En silence, vous devenez aussi faible et misérable que la plupart. Seuls quelques uns, inconscients, ont une mauvaise réaction qui les grandissent au regard des autres. Mais pour la plupart, c'est une simple question de survie. Un réflexe bien loin des grandes envolées morales sur l'art de bien vivre en communauté, ou dans le respect de l'autre.

Franchement, si vous aviez une araignée aussi grosse que moi dans votre garage, je parie que vous n'auriez pas de meilleurs intentions que les miennes.


9/22/2009

Peace One Day

Avant de vous détailler un peu plus cette formidable aventure de Peace One Day, je vais commencer par pousser non pas un cri de guerre, ce qui serait plutôt mal venu en la circonstance, mais une douce plainte de rage contre nos médias et nos institutions. Encore une fois, ce n'est pas le service public télévisuel ou la presse subventionnée qui nous parlent de cet événement, mais Canal+, malheureusement réservée à certains privilégiés mais dont la qualité des initiatives et des programmes confirment qu'il y a une véritable culture d'entreprise qui est profondément enracinée dans le monde tel qu'il est. Aucun des medias traditionnels ne s'est fait l'écho de cette formidable initiative. Dans une période où les medias s'interrogent sur leur avenir économique, ils devraient déjà commencer par chercher ce qui peut apporter espoir et sens à la société, au lieu de se complaire dans des petites histoires qui sont certes importantes sur le plan local, mais qui confinent à l'information de quartier. Merde, on est quand même le pays des Lumières. Est-ce que quelqu'un pourrait rallumer la flamme ? Est-ce que ces soi-disants professionnels pourraient nous éclairer sur le monde qui tourne au lieu de nous étouffer de leurs petites histoires de microcosmes.  

Peace One Day, c'est donc au départ un Anglais - Jeremy Gilley, pouvant apparaître comme un peu illuminé, qui se démène depuis de nombreuses années pour que le 21 septembre de chaque année soit une journée de paix sur l'ensemble de la planète, avec une application d'un cessez-le-feu global. Son combat a permis le vote d'une résolution à l'ONU. Croyez-le ou pas (enfin, si, croyez-le), le jour où Kofi Annan devait annoncer l'adoption de cette résolution et appeler les Etats à coopérer à cette journée était le 11 septembre 2001... Il y a des projets qui ne sont pas épargnés par l'Histoire. 

Alors pour cette année, c'est un peu rappé. Mais on peut d'ores et déjà se préparer pour l'an prochain. Vous pouvez commencer par devenir Fan de la page Facebook, suivre le compte Twitter de Jeremy. AU moins, vous serez tenu au courant pour peu que nos institutions et medias ne préfèrent traiter l'an prochain du "pseudo complexe" de notre Président, nous raconter les miasmes boueuses du procès Clear Stream, donner la parole à des responsables politiques sur leur stratégie Internet fondée sur PowerPoint...

D'ici là, on peut également essayer de s'organiser. Le monde économique a une responsabilité dans la bonne marche de la planète. On écrit en vert, on produit des rapports de responsabilité sociale... Alors, si on imaginait que l'an prochain, pour le 21 septembre, toutes les entreprises transforment leur logo en remplaçant le nom de leur société par le mot "Peace". Ce serait peut-être un signe fort donné aux gouvernements que le monde économique soutient ce genre d'initiatives qui est plutôt bonne pour les affaires... et peut-être qu'un jour les marchands de canons produiront des missiles capables de livrer de manière chirurgicale des sacs de riz plutôt que des artifices de paix. Alors, on prend date ?